Le voyage

La roue devant arrive souvent avant l’autre,
mais pas toujours …

George Friedrich Kant (le frère de l’autre)

Préparation

Le parcours

Préparation du parcours en partant de la trace GPS officielle (disponible sur le site de la GTMC, voir ci-dessous) et en la modifiant sensiblement à partir de récits et traces dont les articles sur UtagawaVTT. Les modifications ont été dictées par les intentions suivantes :

  • Raccourcir de façon ne pas rouler plus des 10 jours disponibles.
  • Eviter les routes autant que possible, utiliser les sentiers au maximum.
  • Harmoniser les distances et dénivelés pour construire les étapes.
  • Créer de vraies variantes (par ex. le causse au lieu des gorges du Tarn).

La trace prévue ainsi que la trace réellement roulée sont à télécharger ICI.
Les étapes ont été difficilement élaborées car les données (dénivelés en particulier) données sur le site GTMC ne sont souvent pas correctes. Les données fournies sur le présent journal sont celles enregistrées au GPS et/ou validées sur un logiciel de cartographie (Carto. GARMIN).

BILAN

Les variantes ont généralement bien fonctionné :
Départ RIOM : route pas cool, mais pour quitter Clermont c’est pareil,
à partir des sources de Volvic c’est très sympa à rouler.
ORCIVAL : permet de gagner quasiment une étape (indispensable pour nous),
STEVENSON : avant Florac, beau parcours mais pas conçu pour le VTT,
Le CAUSSE : permet un raccourcis significatif, difficile tout de même, peut-être plus roulant que le sentier du fond des gorges …
Retour Montpellier : malheureusement nous n’avons pas pu rouler vers le Cirque de Navacelle et St Guilhem-le-désert, 42°C à l’ombre à 18h !!!
L’arrivée à Aniane semblait une bonne idée étant donné les contraintes des 10 jours, le circuit ferait plutôt 11 jours tel que conçu si on veut éviter une dernière étape monstrueuse …

Les vélos

Deux vélos identiques (cela c’est trouvé comme cela mais c’est effectivement un avantage car plus facile d’anticiper le comportement du VTT et de prévoir les pièces et réparations), marque ORBEA, modèle OCCAM TR roues de 29 pouces et 120 de débattement.

Le modèle OCCAM a évolué ces dernières années pour offrir 140 de débattement, y compris en 29″. Ce sont de très bons vélos (mais à chacun sa pratique et son avis !) qui collent bien au programme de ce parcours, si ce n’est au niveau du portage, cf. ci-dessous le BILAN du périple.

BILAN

VTT bien adaptés, aucun problème technique.
La tige de selle télescopique est un plus sur les quelques descentes techniques du parcours mais occasionne un vrai problème pour le portage.
A noter que nous avions aménagé le parcours pour créer un profil un peu plus VTT que le tracé officiel, il faut en tenir compte dans le bilan, principalement sur le portage (cf. ci-dessous).

Merci à Benjamin des cycles Bachelas à Forcalquier, en allant essayer mon chargement (guidon, sac à dos etc.) la veille du départ, j’ai cassé ma patte de dérailleur, horreur et damnation ! Mais tout cela a été réparé vite fait bien fait et j’ai pu partir vers le GTMC, ouf !
(Astuce du jour : sur les OCCAM, c’est en réalité une vis « fusible » qui casse, la patte porte une vis de rechange, il est ainsi possible de faire immédiatement la réparation)

Le matériel embarqué

La liste des matériels, vêtements, objets, etc. emmenés sur le périple est donnée ci-dessous. L’objectif était initialement le VTT-BUL (Bike Ultra Léger), nous aurions pu probablement faire moins lourd mais c’est toujours un délicat équilibre entre confort (relatif) et encombrement (et poids).

Les principes qui ont sous-tendus l’élaboration de cette liste d’équipement ont été les suivants :

  • Peu de redondances (peu de vêtements de change par ex.).
  • Pas de popote ni réchaud,
    (pique-nique froid, petit dej’ et dîner au restaurant/gîte si possible).
  • De quoi camper (tente et sac de couchage) pour l’autonomie.
  • Portage un peu sur le vélo et complément sac à dos
    (cf. le BILAN ci-dessous).
  • Des articles légers et techniques (si possible, compte tenu du budget).

Dans cette liste, certains éléments sont notés MANQUE, ce sont ceux qui n’ont pas été retenus pour le présent périple. Les poids n’ont pas tous été ni pesés ni reportés, à la louche voici les grandes lignes de la répartition du poids.

ÉlémentPoids estiméRemarque
Vélo12,5 à 13,5 kg avec les pédales
+ gourde sur le porte gourde
Selon les modèles de Denis et Christian
Portage
guidon
3,5 kgSac étanche et sangles + gourde 2 litres.
Sac à dosEnviron 9 kg
+ Pique-nique au jour le jour.
En comptant le sac lui-même.
Divers Environ 1 kgSacoches de tube, de selle, etc.
TOTALEnviron 15 kgEn plus du VTT lui-même !
Répartition approximative des poids embarqués.

BILAN

Nous avons presque tout utilisé, pas de grand froid mais un bivouac tout de même. La tente/duvet a permis une vraie liberté, nous n’avons pas eu de mauvais temps, du coup pas de retour d’expérience sur la tenue à la pluie et au grand froid. Une récente expérience en Lozère (pluie continuelle et -3°C) me conduit à penser que notre équipement aurait été insuffisant en cas de mauvais temps, à minima une cape de pluie ou un combo veste/pantalon étanche avec une polaire serait à envisager. Le séchage des vêtements pour le lendemain est aussi un problème à prendre en compte.
L’absence de réchaud/popote est bien entendu une contrainte, mais à part un petit dej’ absent et un dîner froid c’est une contrainte supportable pour ce type d’itinéraire (gîte, restau, épicerie, …).
Pour le portage, se reporter au chapitre BILAN général.

Entrainement

Nous faisons du VTT toute l’année, 1 à 2 fois par semaine pour des sorties typées XC ou All Mountain de 20 à 40 km pour 400 à 1000 m de dénivelé positif. En plus de ces sorties habituelles, nous faisons quelques grandes sorties ou weekend en montagne avec plus de distances et de dénivelés.

Pas d’entrainement particulier pour ce périple, sauf à prévoir des étapes de maboule (genre 70 km, 2000 m D+) un bon fond de cycliste suffit largement, même à nos âges avancés …

BILAN

Au niveau musculaire cela a été de mieux en mieux, pas de problème articulaire ou autre : l’avantage de rester dans son cadre de compétence au niveau distance/dénivelé. Cela ne veut pas dire que tout a été facile, c’est parfois bien dur et arriver à l’étape fut parfois (souvent ?) une bénédiction, néanmoins aucune étape n’a laissé de trace négative pour le lendemain.
Excepté le problème des fesses du fait du portage du sac à dos !

En pratique

Les trajets

Comment y aller ? Départ de la maison à Montpellier en vélo le matin, TER pour Nîmes puis TER Le Cévenol pour Clermont-Ferrand, puis TER pour RIOM. Ces TER acceptent les vélos et les horaires + le voyage en semaine ont permis de ne pas avoir de problème de place disponible. Cf. la carte interactive pour tous ces trajets. Le TER est une bonne solution.

Comment en revenir ? Nous avions laissé une voiture à Aniane pour éviter de revenir jusqu’à Montpellier en vélo, étant donné la contrainte de boucler le périple en 10 (voire 11) jours. Bien entendu il est plus satisfaisant de partir et d’arriver à vélo, mais bon …
A noter que nous étant arrêté prématurément à Le Vigan, il a bien fallut aller chercher la voiture ! Le bus Le Vigan -> Montpellier nous a arrangé le coup. Si nous avions continué vers Navacelle cela aurait été plus compliqué, c’est aussi pour cela que le périple s’est terminé un jour plus tôt.

Les hébergements

Le mixte camping / gîtes a bien fonctionné, hormis le bivouac (hébergements perturbés pour cause de Covid 19). Pour préserver la possibilité d’adapter les étapes au fur et à mesure, nous ne réservions ni à l’avance, ni la veille (sauf Le Giraldès), ce qui a pu nous jouer des tours. Ceci dit globalement nous étions à une époque de faible fréquentation de la GTMC, en juin et septembre c’est probablement beaucoup plus compliqué.

Les barres énergétiques : avec 1 à 2 barres par jour/personne en moyenne, c’est suffisant. Evidemment, les jours d’absence de ravito … il en faut plus pour tenir le coup.

L’eau : nous avions 1 gourde sur le vélo (850 ml) et 2 litres soit en camelback soit en gourde supplémentaire dans les bagages. L’avantage du réservoir dans le sac à dos est de pouvoir boire souvent, mais surtout d’alléger le sac avant les bagages du vélo, ce qui est bien pour le poids sur la selle. Comme j’aime boire vraiment et pas pipetter, j’utilisais la gourde vélo (bouchon dévissé) et du coup n’allégeais mon sac que lorsque je remplissais à nouveau ma gourde vélo. La solution fut de porter la gourde 2 litres sur le cintre, avec l’inconvénient d’un guidon plus difficile à maîtriser dans les descentes techniques, on ne peut pas tout avoir je suppose … En quantité c’est suffisant, même sur le Causse on trouve de quoi ravitailler, à condition, comme pour la nourriture, de profiter des occasions lorsqu’elles se présentent.

BILAN

Hébergements généralement de qualité (pour un profil « gîte d’étape », pas palace !), avec de très belles découvertes (Paulhac, Le Giraldès), camping à minima convenables voire très bien (Neussargues), quelques mauvaises surprises (Compains).
Restauration : notre gestion du pique-nique fut un peu … légère, généralement c’est possible mais la règle est tout de même « lorsque c’est possible, faire le ravito « , exemple à St Flour où nous avons dédaigné le Casino alors qu’il n’y avait plus rien d’ouvert à Ruynes-en-Margeride.
Les gîtes d’étape assurent la restauration et parfois le pique-nique, nous avons globalement très bien mangé, lorsque nous avons pu manger …

Lessive etc.

Rien à signaler, lavage des affaires de vélo dans les gîtes, généralement c’était sec le lendemain, c’est l’avantage de faire la GTMC au mois d’août. Aucun lavage des affaires « de ville », c’est inutile vu le peu de temps que ces affaires sont portées. Mis à part la problématique de pluie persistante, n’emportez pas trop de change !

Orientation

Christian : GPS Garmin 820 avec la trace prévue affiché (et la trace officielle GTMC chargée et prête à être affichée au besoin). L’autonomie de ce GPS permet presque 2 étapes sans recharger, il suffit d’un arrêt bistrot pour compléter la charge.
Denis : smartphone avec iPhiGénie au cas où. Batterie supplémentaire.

Conseil

Le balisage est très généralement bien fait et suffisant (à 3 exceptions près sur tout le périple). Le GPS Garmin est bien utile d’autant que nous avions prévu de grandes variantes à la GTMC. iPhiGénie utile dans de rares cas, mais efficace pour rechercher des détails que la carte du Garmin n’affiche pas.

Le bilan

Voici quelques éléments de bilan, en plus de ceux évoqués dans les chapitres qui précédents (cf. ci-dessus).

C’est GÉANT !

C’est avant tout un périple merveilleux, allez-y lancez vous !
Je ne ferais que répéter les commentaires lus ici et là, beauté et variété des paysages, changement continue des ambiances du nord au sud, qualité de certains hébergements, gastronomie locale, dépaysement …
Bref, que du bonheur.

Et aussi : la continuité de l’effort en itinérance est une très belle expérience et une satisfaction incroyable, c’est l’évasion assurée, la routine du voyage à vélo remplaçant avantageusement la routine quotidienne, les contraintes du VTT et du portage se substituant élégamment aux contraintes habituelles, la plénitude de la fatigue physique effaçant la lassitude routinière, et enfin et surtout, la satisfaction de tenir (sinon de maîtriser) son destin en main en tenant simplement son guidon, reléguant au loin, au moins le temps du périple, l’insatisfaction inhérente à la vie moderne (ou quelque chose comme cela …).

À éviter

Le gros, très GROS, et presque unique problème fut le portage par sac à dos.
Le poids du sac à dos (9 à 10 kg) a induit, dès la première étape, des échauffements et des compressions sur le fessier, et cela même pour des cyclistes avertis.
Evidemment, cela n’a fait qu’empirer au fil des jours, compliquant grandement les ascensions, nous forçant à soulager de plus en plus fréquemment nos douleurs en levant les fesses de la selle, ce qui nuit au rendement de montée et qui rend les descentes plus lentes car nous préférions souvent laisser rouler qu’appuyer sur les pédales, en prévision de la montée suivante. Ceci explique en grande partie les faibles moyennes réalisées, même sur les portions roulantes.

PORTAGE : bien entendu il est préférable de pratiquer un vrai BikePacking, mais le VTT que nous avions (tout suspendu et tige de selle télescopique) ne permet pas facilement ce type de bagages. Et pourtant le sac à dos (disons au delà de 2 kg) n’est pas une solution.
Du coup il reste à changer de vélo (on peut faire la GTMC en semi-rigide) et/ou abandonner la tige télescopique afin de pouvoir utiliser un gros sac de tige de selle.
Ceci dit, si le problème des fessiers a été réellement omniprésent, nous ne regrettons en rien d’avoir bouclé le périple et la beauté de l’itinéraire lié à l’enchantement de l’itinérance ont été plus fort que les, gros, désagréments du portage.
Ce qui n’empêche pas de chercher des solutions alternatives plus viables.

Information

A savoir : plus on roule vers le sud, plus le parcours devient vraiment VTT et cassant. Les grandes pistes du nord et de la Margeride laissent la place (en gros à partir du Mont Lozère) à des sentiers et/ou des cailloux agrémentées de quelques belles pentes, en montée et en descente.

VTT : voir le chapitre dédié ci-dessus aux vélos utilisés.

Attention

Le vélo chargé aux alentours de 12 à 15 kg implique une nette baisse de performance : fatigue supplémentaire (évidemment, du coup bien réfléchir aux étapes), pour une même montée on utilise en moyenne 2 pignons plus grands, du coup les montées que l’on ferait sur le grand pignon … sont poussées. Peu de différences sur les descentes (sauf pour les plaquettes !), même techniques, sauf ma remarque ci-avant sur le poids porté sur le cintre.

Etat d’esprit : une itinérance de plusieurs jours implique, à mon avis, d’aborder chaque jour le parcours différemment d’une sortie à la journée. Le but est d’être « bien » sur la durée du périple, pour en profiter. Et donc, sauf exceptions liées à une bouffée d’euphorie ou de compétition, nous nous efforcions à doser nos efforts en appliquant un principe simple, genre « qui veux voyager loin ménage ses gambettes ».

Un petit poussage
vaut mieux qu’un grand coup de pompe.

(Sauf pour les pneus, c’est entendu)


Et puis, d’autres rubriques et avis pourront être ajoutés à la lecture de vos commentaires, questions, etc. A suivre donc …


Liens utiles

Quelques liens utiles pour préparer le périple.

Le site officiel de la GTMC

La Grande Traversée du Massif Central, itinéraire, trace GPS, conseils, hébergements, témoignages, etc.

Clic sur l’image pour ouvrir le site.

Gîte et refuges sur le parcours

Sélectionner la GTMC dans la liste des itinéraires pour obtenir la liste des hébergements sur le parcours.

Clic sur l’image pour ouvrir le site.

BackPacking, BikePacking, VTT BUL

La problématique du choix et du transport des bagages. Quelques exemples de sites qui traitent le sujet, parmi d’autres.


Et aussi une rando VTT

La Rando du Fromage à Banon (Haute-Provence), parce que je m’en occupe, et que c’est une belle rando !

La Rando du Fromage à Banon

La Parenthèse-banon ?

Au fait, La Parenthèse Banon qu’est-ce ? C’était une maison d’hôtes située en Haute-Provence, dans le charmant village de Banon, célèbre pour ses fromages de chèvre. Maintenant fermée, il reste de beaux souvenirs … et la maison elle-même, (re)devenue une étude notariale, retour aux origines.